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Hétéro-cisnormativité
BONNES PRATIQUES

Pour être inclusif des personnes LGBTQ2+ 

Personne non genrée debout à côté d’un vélo lors d’une activité de loisir.

Communication

L’importance d’une communication positive et inclusive en loisir pour les personnes LGBTQ2+

Malgré une égalité de droit à l’égard du genre et de l’orientation sexuelle, les inégalités et les discriminations envers les personnes LGBTQ2+ demeurent présentes encore aujourd’hui. Pour lutter contre l’homophobie et la transphobie, il est essentiel de déconstruire ces préjugés, notamment à travers des communications inclusives.

Bonnes pratiques à adopter

Voici quelques recommandations qui permettent de favoriser les représentations diversifiées de genre et lutter contre l’homophobie et la transphobie. Ces pratiques visent à mettre en place des milieux de loisir plus inclusifs pour personnes LGBTQ2+.

C1.

Adopter la communication inclusive en loisir sans biais hétéronormatifs et cisnormatifs

Le masculin n'est pas neutre, le choix des mots non plus et malgré de bonnes intentions, il est facile de reproduire des biais et des stéréotypes dans nos communications, à l’oral comme à l’écrit. Pour assurer une meilleure inclusion, il est donc nécessaire de remettre en question nos habitudes et nos réflexes pour pouvoir en développer de nouveaux plus inclusifs. Il ne faut pas non plus minimiser l’impact que peuvent avoir les mots.

Attention, dans certains cas, il peut être utile d'interpeler spécifiquement un genre, si une activité s'adresse spécifiquement aux femmes par exemple. Toutefois, dans cette situation, il peut être bénéfique de spécifier que les femmes cis et les femmes trans sont les bienvenues, afin de s'assurer que toutes les personnes qui s'identifient comme femmes se sentent interpelées.

​Des outils pour vous aiderPour s’initier à l’écriture inclusive, plusieurs guides et formations sont disponibles. Voici quelques suggestions : Guide

C2.

Éviter les appellations « monsieur, madame » et encourager l'affichage des pronoms

L'expression de genre et l'identité de genre d'une personne ne sont pas nécessairement en adéquation, tout comme le sexe attribué à la naissance. Pour éviter de mégenrer une personne, c'est-à-dire utiliser un genre qui ne correspond pas à l'identité de genre d'une personne, il est préférable d'encourager l'affichage des pronoms, par exemple dans des courriels ou lorsqu'on rencontre une personne ou un groupe de personnes pour la première fois. Il en va de même pour les appellations « monsieur, madame » qui ne permettent pas la pluralité des genres. Il est préférable de simplement utiliser les nom et prénom (choisi) des personnes.

 

Attention, il peut arriver de se tromper et de mégenrer une personne. Lorsque cela arrive, il ne faut pas dramatiser. Il est préférable de simplement s'excuser et de faire attention de ne pas refaire l'erreur. Même chose si vous entendez une personne se tromper, vous pouvez gentiment la reprendre et lui mentionner son erreur. Assurez vous toutefois de ne pas prendre la parole à la place des autres, l'identité de genre appartient à chaque individu qui peut décider de la révéler ou non à certaines personnes ou dans différents contextes. De plus, l'affirmation du genre est un processus qu'il faut respecter. Ainsi, une personne qui se déclare d'un genre, peut très bien être en questionnement et se déclarer d'un autre genre par la suite.

C3.

Ajuster les formulaires pour refléter la pluralité des genres

Les personnes trans et non-binaires ont traditionnellement été invisibilisées, marginalisées, criminalisées. L'enjeu de visibilité est donc très important. Ajouter la possibilité de répondre en dehors de la binarité des genres traditionnels est une façon simple de reconnaître la pluralité des genres et l'existence des personnes trans et non-binaires. À l'inverse, conserver la binarité des genres les invisibilise à nouveau. Plusieurs alternatives sont possibles, par exemple, ajouter non-binaire, trans ou un « x » aux formulaires pour permettre aux personnes qui ne s'identifient pas aux genres féminin et masculin de les remplir. On peut également se demander pourquoi on pose cette question pour savoir si cela est réellement nécessaire.

 

Attention, il faut éviter de parler de transformation plutôt que de transition pour les personnes trans. Il faut éviter de dire d’une femme trans que c’est « un homme qui est devenu une femme » ou inversement. Il existe trois types de transitions : 1- Sociale. Il s'agit d'une transition essentiellement au niveau de l'expression et de l'identité de genre. C'est le fait d'affirmer en société son identité de genre, ce qu'on appelle souvent le « coming-out ». 2- Légale. Il s'agit de la transition au niveau de la documentation officielle, par exemple changer son nom sur son passeport. 3- Médicale. Ce type de transition comprend les chirurgies et les traitements hormonaux, par exemple. Il est important de comprendre qu'il n'y a pas un type de transition plus vraie qu'un autre, surtout dans un contexte où les changements légaux ne sont pas toujours simples et l'accès à la transition médicale souvent coûteux.

C4.

Présenter des modèles diversifiés de personnes, de couples, de parents, etc

Les personnes homosexuelles, trans et non-binaires ont historiquement été invisibilisées, marginalisées, criminalisées et demeurent encore aujourd’hui sous-représentées dans de nombreuses sphères de la société. Représenter la diversité sexuelle et de genres dans les communications permet de rééquilibrer cette sous-représentation et rejoindre des personnes trop souvent oubliées. De plus, les modèles familiaux sont aujourd’hui multiples, il est donc important de reconnaître cette diversité.

 

Attention, il est important de prendre conscience de nos biais hétéronormatifs, c'est-à-dire qu'inconsciemment l'hétérosexualité est privilégiée, car considérée comme la norme. Cela peut prendre forme de différentes manières durant l'animation d'une activité, dans le visuel de promotion, dans les discussions formelles ou non. Rendre visibles les diversités sexuelles et de genres participe à déconstruire ces biais.

C5.

Inclure dans son calendrier des événements LGBTQ2+

Prévoir un calendrier incluant des événements pour représenter la diversité et les populations traditionnellement marginalisées est une bonne manière de donner de la visibilité aux personnes LGBTQ2+ et de s'afficher en tant qu'organisation ou municipalité alliée. Les journées de lutte contre l’homophobie ou la transphobie, par exemple, peuvent également être de bons moments pour offrir une formation sur ces enjeux à son équipe ou pour organiser une activité en collaboration avec un groupe de défense des droits LGBTQ2+ par exemple.

 

Attention, participer à différentes activités LGBTQ2+ ou des événements contre l’homophobie et la transphobie est une bonne façon de démontrer son engagement. Toutefois, il faut faire attention que les comportements homophobes et transphobes soient adressés à l'année et non seulement lors de journées thématiques.

 

Quelques idées pour débuter un calendrier d’événements LGBTQ2+ : 

Ressources humaines



Les personnes LGBTQ2+ sont plus susceptibles de vivre de l’exclusion, de la violence, de l’injustice sur la base de leur identité ou de leur orientation sexuelle que les personnes hétérosexuelles et cisgenres. Pour contrer les préjugés et les comportements discriminatoires, il est primordial d’adopter des pratiques de ressources humaines inclusives pour favoriser un climat bienveillant envers les personnes LGBTQ2+.

Bonnes pratiques à adopter

Voici quelques recommandations qui permettent de mettre en place des ressources humaines inclusives ainsi qu’un service à la clientèle bienveillant. Ces pratiques visent à favoriser une expérience positive en loisir pour les personnes LGBTQ2+.

L’importance de pratiques de ressources humaines et d’un service à la clientèle inclusifs pour les personnes LGBTQ2+

R1.

Former le personnel sur les enjeux et réalités LGBTQ2+

Les formations sur les réalités LGBTQ2+ sont essentielles pour comprendre les enjeux spécifiques que vivent les personnes LGBTQ2+, leurs besoins, les différents parcours de vie, les impacts des stéréotypes, des inégalités et des micro agressions qu'elles peuvent vivre. Ce sont également des occasions pour connaître les meilleures pratiques et les pistes de solutions pour offrir des environnements sécuritaires et combattre l'homophobie et la transphobie.

R2.

Recruter des profils diversifiés dans son équipe ou lors d’événements (panels, conférences, formations, animation, etc.)

Que ce soit pour devenir bénévoles, pour animer une activité, un événement ou pour pourvoir un poste permanent ou contractuel, il peut être intéressant de réfléchir à de nouveaux bassins de recrutement pour les personnes LGBTQ2+. Il existe plusieurs organisations régionales LGBTQ2+ et différents groupes Facebook, par exemple. Ces lieux peuvent être intéressants à connaître pour afficher une offre d'emploi ou votre offre de services. En diversifiant les profils, on peut rejoindre différents publics et permettre la multiplication des points de vue. De plus, il faut prendre conscience de nos biais : nous tendons toujours à préférer inconsciemment ou non les personnes qui nous ressemblent ou qui correspondent le plus aux normes de la société. Ainsi, à compétence égale, une personne LGBTQ2+ sera souvent discriminée face à une personne conforme au genre.

Attention, il ne faut pas voir le recrutement diversifié comme une case à cocher, mais plutôt comme un atout et une plus-value. La diversité des personnes permet d'accéder à des expériences spécifiques qui seraient possiblement restées dans l'ombre autrement. Cela permet également de présenter des modèles diversifiés qui pourront inspirer différemment d'autres personnes. Du plus, côtoyer des personnes LGBTQ2+ peut aider à se sensibiliser sur les discriminations et les inégalités qu'elles vivent au quotidien. Par contre, lors du processus de recrutement, il faut éviter de poser des questions qui relèvent du privé.

R3.

Inclure une clause pour les personnes trans dans les politiques de ressources humaines

Les personnes trans vivent beaucoup de discriminations dans différentes sphères d’activités, dont au moment de l’embauche au travail. Pour favoriser le recrutement sans discrimination et la rétention des personnes trans, il peut donc être important de se munir d’outils pour favoriser leur intégration dans une équipe de travail. Par ailleurs, il est possible qu’une personne déjà en place, même depuis plusieurs années, entame une transition de genre à un moment dans sa vie. Une organisation peut alors se demander comment accompagner cette personne dans sa transition : Inclusion des personnes trans

R4.

Être à l'écoute sans être intrusif si une personne partage ses expériences en tant que personnes LGBTQ2+ et respecter la confidentialité

L'orientation sexuelle, l'expression ou l'identité de genre d'une personne lui appartient. On ne peut pas forcer une personne à en parler, elle peut ne pas être prête, ne pas être en confiance, avoir vécu des expériences négatives par le passé, etc. Il faut respecter sa vie privée, mais être à l'écoute si celle-ci désire se confier. De plus, une personne peut ne pas avoir envie de dévoiler son orientation sexuelle sans toutefois vouloir mentir à ce sujet. Pour éviter ces situations, il est préférable de ne pas poser de questions intrusives sur la vie personnelle d’un individu ou d’assumer de son hétérosexualité.

​Attention, si une personne se confie sur un sujet qui dépasse votre expertise ou qui dévoile une situation dangereuse pour sa santé et sa sécurité, il est important de la référer et de l'accompagner vers des ressources d'aide tout en préservant la confidentialité. Par exemple, l’organisme Divergenres  propose un service d’écouter et de référence pour les personnes trans, non-binaires et en questionnement.

Programmation

Une personne, peu importe son genre ou son orientation sexuelle, doit avoir accès à des activités de loisir. C’est pourquoi il est important pour une organisation de loisir d’adopter une posture d’inclusion au moment de réfléchir à sa programmation, ses activités et son animation.

Bonnes pratiques à adopter

Voici quelques recommandations qui permettent de mettre en place une programmation inclusive. Ces pratiques visent à favoriser une expérience positive en loisir pour les personnes LGBTQ2+.

L’importance d’une programmation de loisir inclusive pour les personnes LGBTQ2+

P1.

Organiser des activités spécifiques LGBTQ2+ pour donner de la visibilité et assurer un espace sécuritaire

Bien qu’aujourd’hui, au Québec, les personnes LGBTQ2+ ont les mêmes droits que les personnes cisgenres et hétérosexuelles, l’exclusion sociale qu’elles ont historiquement vécue a toujours des répercussions. Les personnes LGBTQ2+ sont encore sous-représentées, marginalisées, discriminées, elles vivent plus souvent dans la pauvreté ou en situation d’itinérance et ont plus de risque de subir de la violence et de l’intimidation. Par conséquent, plusieurs peuvent connaître un sentiment de méfiance envers les institutions et leurs représentants. Organiser des activités spécifiques pour les personnes LGBTQ2+ (et les personnes alliées) est une manière d'assurer un environnement sécuritaire et de reconstruire la confiance.

Attention, en organisant des activités spécifiques pour les personnes LGBTQ2+, pensez « par et pour », sinon cela risque de ne pas atteindre l'objectif. Par exemple, une soirée de poésie queer devrait être organisée et animée par des personnes queers. Cela peut prendre différentes formes : une plage horaire réservée pour les personnes LGBTQ2+, une activité occasionnelle comme une projection d’un film LGBTQ2+ ou encore des ateliers spécifiques durant un événement plus large comme une exposition d’arts LGBTQ2+ ou la présentation de personnalités LGBTQ 2+ importantes pour l’histoire de la région durant la fête de quartier.

P2.

Favoriser la gratuité, la contribution volontaire ou des paiements modulés selon les revenus pour participer aux activités

Les personnes LGBTQ2+, particulièrement les personnes trans et non conformes dans le genre, ont plus de chance de vivre avec un faible revenu. Cette précarité financière, jumelée à la peur de vivre des situations homophobes ou transphobes, font obstacle à la participation des personnes LGBTQ2+ au loisir. Ces mesures d'accessibilité au niveau économique devraient être fortement considérées lors d'organisation d'activités LGBTQ2+.

Attention, les mesures d’accessibilité économique sont très importantes, toutefois il faut s’assurer que celles-ci soient instaurées dans un climat sécuritaire. Exiger des preuves de revenu ou discuter des finances d’un individu dans une aire ouverte peut créer de l’inconfort, voire de l’exclusion.

P3.

Consulter les personnes participantes aux activités pour connaître leurs besoins et leur niveau de satisfaction

Selon une consultation de la ville de Montréal, plus de 50% des personnes trans considèrent ne pas avoir facilement accès à des services adaptés à leur besoin concernant les services de sports et de loisirs et plus de 72% craignent subir un traitement défavorable dans les centres sportifs et de loisirs. Pour améliorer ces statistiques, il est essentiel de mieux comprendre les besoins spécifiques aux personnes LGBTQ2+ afin de pouvoir offrir des services adaptés et sécuritaires. On peut alors les consulter sur leurs besoins, leurs niveaux de satisfaction des lieux, des activités, de l'animation, de l'équipement, etc. Inclure également des questions en lien avec le confort, les comportements du personnel ou des personnes participantes et demander des suggestions pour améliorer les activités ou la programmation.

 

Attention, il est important de prendre en considération les besoins exprimés lors d’une consultation sinon cela peut davantage engendrer de frustrations et de déceptions. De plus, éviter les questions personnelles : l’objectif est d’évaluer la programmation.

Gouvernance

En travaillant sur la mise en place d’une gouvernance inclusive et de partenariats diversifiés, une organisation se donne les moyens de transformer ses structures pour lutter contre tous comportements et pratiques discriminatoires envers les personnes LGBTQ2+.

Bonnes pratiques à adopter

Voici quelques recommandations qui permettent de favoriser une représentation diversifiée et une gouvernance inclusive. Ces pratiques visent à créer une expérience positive en loisir pour les personnes LGBTQ2+.

L'importance d'une gouvernance inclusive en loisir pour les personnes LGBTQ2+

G1.

Inclure des objectifs en lien avec l’accessibilité et l’inclusion des personnes LGBTQ2+ dans la planification stratégique et les plans d’action

G2.

Bien que les discriminations envers le sexe, le genre ou l’orientation sexuelle soient interdites par la loi, des inégalités demeurent. Pour contrer les discriminations systémiques envers les personnes LGBTQ2+, il faut réfléchir à des solutions systémiques. En se fixant des objectifs en lien avec l’accessibilité et l’inclusion des personnes LGBTQ2+, une organisation s’oblige à agir et à changer ses façons de faire.

Mettre en place des partenariats avec des organisations LGBTQ2+

Longtemps les réalités des personnes LGBTQ2+ ont été niées et leur présence exclue de nombreuses institutions. Collaborer avec des organisations ou des personnes LGBTQ2+ est une manière de les inclure dans le dialogue pour travailler à éliminer les discriminations et les inégalités basées sur le genre ou l'orientation sexuelle. C’est également une manière de redonner du pouvoir à des groupes trop longtemps marginalisés et de faciliter la mise en place d’initiative « par et pour ».

G3.

Adopter une politique contre le harcèlement psychologique et sexuel et y inclure les comportements homophobes, transphobes, etc

Bien que la discrimination envers le sexe, l'orientation sexuelle, l'expression ou l'identité de genre soit interdite selon la Chartre des droits et libertés de la personne du Québec, des situations sexistes, homophobes ou transphobes peuvent tout de même survenir dans n'importe quel milieu. Adopter une politique qui spécifie ces motifs démontre un engagement à lutter contre le sexisme, l'homophobie et la transphobie tout en outillant les milieux sur les manières d'intervenir dans ce genre de situation.

 

Attention, au-delà de l’adoption d’une résolution, il est important d’agir en concordance avec celle-ci en appliquant les principes dans tous les champs d’action de l’organisation.

 

Pour vous aider dans l’adoption d’une politique contre le harcèlement La CNESST propose un modèle de politique contre le harcèlement psychologique et sexuel à télécharger. À partir de ce modèle, il est possible d’inclure également l’interdiction de tous comportements sexistes, homophobes, transphobes, etc. 

Équipements et infrastructures

L’importance d’une gestion inclusive des équipements et des infrastructures pour les personnes LGBTQ2+

Les diversités sexuelles et de genres ne sont pas toujours prises en compte dans l’aménagement des espaces, des infrastructures et l’achat de matériel ou d’équipement de loisir. Les personnes LGBTQ2+ peuvent alors vivre des situations désagréables où les environnements de loisir sont mal adaptés à leurs besoins, ce qui peut freiner leur participation à des activités.

Bonnes pratiques à adopter

Voici quelques recommandations qui permettent de mettre en place une gestion inclusive des équipements et des infrastructures de loisir. Ces pratiques visent à favoriser une expérience positive en loisir pour les personnes LGBTQ2+.

E1.

Aménager des toilettes et des vestiaires non genrés

En n'offrant que des toilettes pour hommes et des toilettes pour femmes, certaines personnes trans ou non-binaires ne se sentent pas en sécurité en utilisant ces installations. L'idéal est d'avoir des toilettes et des vestiaires universels pour tous et pour toutes avec des cabines individuelles fermées jusqu'au plancher. Ainsi, tout le monde conserve son intimité. Lorsque le bâtiment est déjà construit et que les rénovations ne sont pas possibles, on peut tout de même aménager les lieux pour les rendre plus accessibles, par exemple en enlevant les signalétiques genrées et en ouvrant les toilettes et les vestiaires à tout le monde. Il est alors possible de spécifier « toilettes et urinoirs » ou encore « table à langer disponible » pour indiquer les spécificités des salles de bain. 

 

Attention de ne pas oublier les poubelles pour les tampons ou les serviettes hygiéniques dans les cabines par exemple, même si les toilettes ne sont plus genrées, ces besoins demeurent présents.

E2.

E3.

Avoir des uniformes non genrés

Pour sortir de la logique de la binarité des genres, il est préférable d’éviter toutes situations qui accentuent les différences de genres, par exemple les uniformes. En adoptant un uniforme non genré, cela permet aux personnes trans, non-binaire, non conformes dans le genre ou en questionnement de ne pas avoir à se conformer à un genre qui n’est pas le leur.

Afficher les drapeaux LGBTQ2+

Bien qu’aujourd’hui, au Québec, les personnes LGBTQ2+ ont les mêmes droits que les personnes cisgenres et hétérosexuelles, l’exclusion sociale qu’elles ont historiquement vécue a toujours des répercussions. Les personnes LGBTQ2+ sont encore sous-représentées, marginalisées, discriminées, elles vivent plus souvent dans la pauvreté ou en situation d’itinérance et ont plus de risque de subir de la violence et de l’intimidation. Par conséquent, plusieurs peuvent connaître un sentiment de méfiance envers les institutions et leurs représentants. De plus, au niveau mondial, les droits des personnes LGBTQ2+ sont en recul, notamment dans certains États des États-Unis. Dans ce contexte, afficher des drapeaux de la fierté est d’autant plus important. Cela permet de reconnaître la place des personnes LGBTQ2+ dans nos sociétés, de donner de la visibilité et d'indiquer qu'il s'agit d'un environnement sécuritaire où l'homophobie et la transphobie ne sont pas tolérées. Il existe plusieurs drapeaux : arc-en-ciel, trans, lesbien, non-binaire, inclusif, etc. Il est important de choisir le bon drapeau, selon le bon événement et selon les objectifs qu'une organisation veut atteindre.

Petit lexique

  • Lesbienne : Fait référence à une femme qui a de l’attirance pour les autres femmes.

  • Gay : Fait référence à une personne attirée par d’autres personnes du même genre. Plus souvent utilisé pour les hommes, il peut également se conjuguer au féminin (gaie).

  • Bisexualité : Fait référence aux personnes qui ont une attirance envers les personnes du même genre et aux personnes de genre différent.

  • Queer : Historiquement considéré comme une insulte, le terme Queer a été réapproprié par les mouvements LGBT des années 1990 (essentiellement aux États-Unis). Il désigne les personnes qui rejettent l’hétéronormativité et la cisnormativité.

  • Asexualité : Fait référence aux personnes qui n’ont pas ou peu d’attirance envers d’autres personnes, peu importe leur genre.

  • Two-spirit (ou Bispiritualité) : Terme réservé aux Autochtones d’Amérique du Nord, il fait référence à la fois aux personnes qui s’identifient à l’esprit féminin et à l’esprit masculin, autant qu’à l’orientation sexuelle sans dichotomie de genre.

  • Mégenrer : Attribuer volontairement ou non le mauvais genre à une personne. Pour les personnes trans ou non conformes dans le genre, un mégenrage est généralement perçue comme une microagression.

  • Trans (ou transgenre) : Une personne est trans ou transgenre lorsque son sexe attribué à la naissance n’est pas en adéquation avec son identité de genre. Les personnes non-binaires s’identifient parfois comme des personnes trans.

  • Cis (ou cisgenre) : Une personne est cis ou cisgenre lorsque son sexe attribué à la naissance est en adéquation avec son identité de genre.

  • Sexe : Réfère au sexe biologique d’une personne, il est habituellement attribué à la naissance dans une logique de binarité du sexe féminin et du sexe masculin. Lorsqu’il est question de mention de sexe, c’est une référence au sexe inscrit sur les documents d’identité officiels.

  • Genre : Le genre est une construction sociale qui attribue certaines caractéristiques physiques, sociales, comportementales stéréotypées à la féminité ou à la masculinité. Il est question d’expression ou d’identité de genre lorsqu’on fait référence au genre auquel une personne s’identifie, peu importe le sexe attribué à la naissance. Le genre est fluide et peut changer au cours d’une vie.

  • Binarité des genres : Il s’agit d’une idée contestée selon laquelle il n’y aurait que deux catégories de genres : les hommes et les femmes. Il est préférable de considérer l’identité de genre comme un continuum. La non-binarité fait référence aux personnes qui ne s’identifient pas (ou pas exclusivement) comme homme ou femme.

  • Intersexe : Fait référence aux personnes qui ont des caractéristiques biologiques qui ne correspondent pas seulement à un des sexes médicalement reconnus (féminin ou masculin).

  • Sexisme : Système reposant sur la hiérarchisation des sexes et sur l’idéologie d’une supériorité masculine sur le féminin. Il est la source de violences, de discriminations, d'inégalités, de marginalisation, d’oppression et d'exclusion envers les femmes.

  • Cissexisme : Système d’oppression qui considère l’adéquation entre le sexe attribué à la naissance et le genre d’un individu comme la norme et qui nie la légitimité des personnes trans, considérées comme inférieures.

  • Intersectionnalité : Concept issu des mouvements féministes afro-américains qui critique l’homogénéisation de certaines catégories sociales en révélant la pluralité et l’entrecroisement des discriminations et des rapports d’oppression et leur renforcement mutuel. Il permet de prendre en compte simultanément les différents aspects qui forment l’identité d’une personne et la spécificité des expériences vécues

  • Stéréotypes de genres : Les stéréotypes sont une généralisation simplifiée et réductrice appliquée à un groupe entier de personnes, sans tenir compte des différences individuelles. Les stéréotypes de genres (ou sexuels) font donc références aux rôles et attributs d’un genre. Ils permettent de justifier les inégalités et la division sociales des genres.​

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